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Montréal, le 6 octobre 2018 - Famille et amis se sont réunis au Centre bahá’í de Montréal pour célébrer la vie d’un être humain dévoué, décédé le 7 septembre 2018 à Téhéran. Le Dr Esmail Ghadirian était l’un des fondateurs de l’Institut supérieur d’enseignement supérieur bahá'íe (BIHE), un scientifique qui a consacré sa vie au service de l’humanité.

Esmail Ghadirian est né en 1927 dans une famille bahá’íe de sept enfants, à Sangsar, dans la province du Semnan, dans le nord de l’Iran. Bouleversant pour sa mère, ses premiers frères jumeaux sont décédés très jeune à cause de la variole. Esmail avait également trois frères plus jeunes (Abdu’l-Missagh, Parviz et Esfandiar) et une sœur plus âgée, Ziba Khánum. Leur mère, qui était elle-même enseignante, a veillé à ce que les enfants reçoivent une éducation parfaite. À une époque où les institutions d’apprentissage étaient rares en Iran, cette femme remarquable a créé sa propre école pour filles, tant pour les bahá’ís que pour les musulmans. Les quatre frères ont obtenu leur doctorat et étaient tous (et sont toujours) des croyants dévoués et actifs.

Le Dr Esmail Ghadirian a d'abord étudié à l'Université de Téhéran, où il a obtenu un doctorat. Médecine vétérinaire en 1954. Neuf ans plus tard, il obtint une maîtrise en microbiologie et immunologie de l’Institut Pasteur, puis un doctorat de la Faculté des sciences de la Sorbonne, en France, en 1968. Le Dr Ghadirian a enseigné à l'Université de Téhéran, est devenu professeur émérite et s'est spécialisé dans la recherche en paludologie. Son domaine de recherche ne concernait non seulement le sud de l'Iran, mais également les Balkans et les territoires de l'ex-Yougoslavie, de la Macédoine, de la Grèce et de la France. Il a été admis comme collaborateur expert auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'éradication du paludisme, un fléau mondial. Il a passé de nombreuses années au sein des populations tribales perses vivant dans des zones rurales reculées, s’occupant des pauvres touchés par le paludisme. Le Dr Ghadirian et sa famille ont vécu à Montréal de 1974 à 1976. Pendant cette période il a été impliqué dans la recherche scientifique au département de microbiologie et de parasitologie de la faculté de médecine de l'Université McGill. Au cours de cette période, son épouse, Fereshteh, a également obtenu une maîtrise en microbiologie. Leur retour en Iran coïncidant avec la révolution islamique, le Dr Ghadirian fut renvoyé de son emploi à l’Université de Téhéran en raison de sa conviction religieuse dans la foi bahá’íe. Comme d’autres professeurs bahá’ís, il a refusé de nier sa Foi. Il a été arrêté et envoyé à la prison d'Evin, où il a eu les yeux bandés, interrogé, insulté et humilié dans le but de briser sa détermination à rester bahá'í. Enfin, il a été libéré de prison à condition de rembourser ses 27 années de salaire qu’il a reçu pour ses travaux d'enseignement et de recherche à l'université. Malgré toutes les cruautés qu'il a endurées, le Dr Ghadirian est resté en Iran. Enfin, en 1985, son épouse et lui-même ont reçu une offre d’emplois dans un laboratoire de haute technologie appartenant à l'un de ses anciens étudiants musulmans. Il est resté dans cet emploi jusqu'à sa retraite en 2011.

Au cours de cette période difficile pour les bahá'ís en Iran et avant la création officielle de BIHE, M. Ghadirian a siégé au conseil d'administration composé de cinq membres accrédités par l'Université d'Indiana. Le Conseil a créé un département d’enseignement à distance en collaboration avec cette université afin de permettre aux étudiants bahá'ís privés d’études universitaires en Iran de poursuivre leur formation dans leur domaine d’études. Après la fondation de BIHE en 1987, le Dr Ghadirian a été membre du conseil des sciences médicales de cette institution. Au cours des dernières années, il a siégé au conseil d'administration et a enseigné divers cours de microbiologie et d'immunologie pendant près de trois décennies. Fereshteh et lui ont organisé nombreux de ces cours dans leur salon à Téhéran afin de fournir aux étudiants une éducation de qualité supérieure pour l’avancement de leur carrière.

Beaucoup d’anciens étudiants du Dr Ghadirian travaillent maintenant dans le domaine de la microbiologie ou dans des domaines connexes en Iran ou à l’étranger. Dans une lettre adressée au Dr Abdu'l-Missagh Ghadirian après le décès de son frère, Esmail, l'une de ses anciennes étudiantes, actuellement professeure associée dans une université américaine (Dr. Mina Yazdani), a exprimé sa profonde gratitude au Dr Esmail Ghadirian et quatre autres professeurs qui lui ont aidé d’atteindre son objectif ultime de continuer ses études à l’Université d’Indiana. En tant qu'étudiantes du Dr Ghadirian, deux d'entre elles résidante actuellement à Montréal (Tolou Golkar et Mona Hashemi) ont parlé avec émotion lors de la commémoration ; une réminiscence de sa gentillesse, son humilité et son dévouement. Lors de ses funérailles à Téhéran, nombre de ses anciens étudiants, musulmans et bahá'ís, ont rendu hommage à son caractère distingué, à son savoir et à sa précieuse contribution à leur vie et à celle de la société en général. Leur amour pour lui était si grand qu'ils ont insisté pour porter son cercueil à son lieu de repos.

Dans une lettre datée du 20 septembre 2018, écrite au nom de la Maison universelle de justice au sujet du décès de M. Esmail Ghadirian, il est souligné : « Soyez assuré des supplications de la Maison de Justice au seuil sacré pour le progrès de son âme à travers les mondes de Dieu. Des prières seront également offertes aux membres de sa famille et à leurs proches afin qu'ils puissent trouver réconfort et force en cette période de deuil. »

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