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Montréal, le 20 avril 2021 - La communauté bahá'íe de Montréal ainsi que les bahá'ís du monde entier célèbrent trois des douze jours pendant lesquels Bahá'u'lláh, le prophète fondateur de la Foi, a déclaré sa mission dans un jardin de la banlieue de Baghdád en Irak le 21 avril 1863.

Le jardin appartenait à Najib Pacha, le gouverneur de Bagdad de l'époque, et a été mis à la disposition de Bahá'u'lláh pour qu'il y séjourne avant de quitter la ville sur la route de son exil vers Constantinople, la capitale de l'Empire ottoman.

Ces douze jours sont connus par les bahá'ís sous le nom de "Riḍván" en arabe, que l'on peut traduire par "Paradis".  

« L'arrivée de Bahá'u'lláh dans le jardin de Najibiyyih, surnommé plus tard jardin du Ridvan* par ses fidèles, marque le début de ce qui est devenu la plus sacrée et la plus significative de toutes les fêtes bahá'i: la fête commémorative de la déclaration de sa mission à ses compagnons. Une déclaration aussi capitale peut certes être considérée à la fois comme l'aboutissement logique de ce processus révolutionnaire dont il prit lui-même l'initiative à son retour de Sulaymàniyyih, et comme un prélude à la proclamation décisive de cette même mission que, d'Andrinople, il adressa au monde et à ses gouvernants. »

« Pendant bien des nuits », écrit Nabil, « dépeignant l'émoi qui avait saisi le cœur des compagnons de Bahá'u'lláh, au cours des jours qui précédèrent la déclaration de sa mission, « Mirza Àqà Jàn réunit ceux-ci dans sa chambre, ferma la porte, alluma de nombreux cierges au camphre et leur psalmodia, à haute voix, les odes et les tablettes nouvellement révélées qu'il possédait. Oubliant complètement ce monde contingent, entièrement plongés dans les royaumes de l'esprit, négligeant de se nourrir, de dormir ou de boire, ils découvraient subitement que la nuit avait fait place au jour, et que le soleil approchait du zénith. »

Sur les circonstances exactes qui entourèrent cette déclaration historique, nous ne sommes malheureusement que très peu renseignés. Les paroles que Bahá'u'lláh prononça effectivement à cette occasion, la façon dont il présenta sa déclaration, la réaction qu'elle produisit, le choc qu'en reçut Mirza Yahyá, l'identité de ceux qui eurent le privilège d'entendre Bahá'u'lláh, tout cela reste enveloppé dans une obscurité que les historiens futurs auront du mal à percer. La description fragmentaire laissée à la postérité par son chroniqueur Nabil représente l'un des rares récits authentiques que nous possédions sur les journées mémorables qu'il passa dans ce jardin. « Chaque jour » raconte Nabil, « avant l'aube, les jardiniers cueillaient les roses qui bordaient les quatre avenues du jardin et les empilaient par terre, au milieu de sa tente bénie. Le tas était si élevé que, lorsque ses compagnons se réunissaient pour boire leur thé du matin en sa présence, ils ne pouvaient se voir au-dessus. De ses propres mains, Bahá'u'lláh confiait toutes ces roses à ceux qu'il renvoyait de sa présence chaque matin, avec mission de les remettre de sa part à ses amis arabes et persans de la ville." "Une nuit", continue Nabil, "la neuvième nuit de la lune ascendante, je montais la garde avec d'autres, près de sa tente bénie. Comme minuit approchait, je le vis sortir de sa tente, passer près de quelques-uns de ses compagnons endormis, et commencer à faire les cent pas dans les allées bordées de fleurs du jardin, sous le clair de lune. De tous côtés, le chant des rossignols était si fort que, seuls, ceux qui étaient proches de lui pouvaient entendre distinctement sa voix. Il continua de marcher jusqu'à ce que, s'arrêtant au milieu de l'une des avenues, il observe: 'Voyez ces rossignols. Leur amour pour ces roses est si fort que, veillant du crépuscule jusqu'à l'aube, ils gazouillent leurs mélodies et, dans une passion brûlante, communient avec l'objet de leur adoration. Comment ceux qui se prétendent embrasés d'amour pour la beauté du Bien-Aimé - celle de la rose même - peuvent-ils se résoudre à dormir?’ Pendant trois nuits consécutives je veillais, effectuant des rondes autour de sa tente bénie. Chaque fois que je passais près du lit sur lequel il était étendu, je le trouvais éveillé, et chaque jour, du matin au soir, je le voyais sans cesse occupé à converser avec le flot de visiteurs qui ne cessaient d'arriver de Baghdád. Pas une seule fois je ne pus découvrir, dans les paroles qu'il prononçait, le moindre indice de dissimulation. »*

Quant à la signification, Bahá'u'lláh lui-même nous en révèle l'importance de cette circonstance historique comme le «plus grand festival », le « roi des festivals », le « festival de Dieu ».

Les institutions bahá'íes locales et nationales sont élues une fois par an au cours de cette période. Pour la première fois dans l'histoire du Canada, la communauté bahá'íe a utilisé un système de vote électronique en raison des restrictions sanitaires actuelles. 

*Extraits de "Dieu Passe près de nous" écrit par Shoghi-Effenfi, le défunt Gardien de la foi bahá'íe (1897-1957)

Photo : Jardin de Najib Pasha actuellement faisant partie de l'université de Baghdád

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