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Montréal, le 26 novembre 2022- Un grand nombre de bahá'ís et leurs amis de partout à Montréal se sont réunis au Centre bahá'í pour célébrer le Jour de l'Alliance. C'est la première fois depuis le confinement de Covid que les amis se sont réunis en si grand nombre au Centre.

Le Jour de l'Alliance est le jour où les baháʼís célèbrent la nomination de ʻAbdu'l-Bahá comme Centre de l'Alliance de Baha'u'llah.  Selon le calendrier bahá'í, il a lieu chaque année le 4e jour de mois de la Parole (Qawl) qui coïncide avec le 25 ou le 26 novembre, selon la date de Naw Ruz (nouvel an bahá'í).

ʻAbdu'l-Bahá avait déclaré que puisque le 23 mai était aussi le jour où le Báb, le héraut de la foi bahá'íe, a déclaré sa mission, et devait être exclusivement associé à lui, ce jour ne devait en aucun cas être célébré comme son jour de naissance. Cependant, comme les baháʼís ont supplié pour qu'un jour soit célébré comme l'anniversaire de ʻAbdu'l-Bahá, il leur a donné le 26 novembre, 181 jours après l'ascension de Baháʼu'lláh, pour être observé comme le jour de la nomination du Centre de l'Alliance. Le jour férié était à l'origine connu sous le nom de Jashn-i-Aʻzam en persan (La plus grande fête), parce que ʻAbdu'l-Bahá était connu comme la plus grande branche ; en Occident, le jour saint est devenu connu comme le Jour de l'Alliance.

Le 28 novembre 2022, la commémoration du décès de ‘Abdu'l-Bahá a eu lieu par téléconférence en présence de plusieurs amis de la communauté. Voici le récit de son décès tel que raconté par Shoghi-Effendi, le Guardian de la Foi :

Un mois avant sa mort (qui eut lieu dans sa soixante-dix-huitième année, aux premières heures du 28 novembre 1921), il avait fait une allusion, formelle à celle-ci en adressant quelques paroles de réconfort et de consolation à un croyant qui déplorait la perte de son frère. Et deux semaines environ avant son décès, il avait parlé à son fidèle jardinier d'une manière montrant clairement qu'il savait sa fin toute proche. "je suis si fatigué", lui fit-il remarquer, "l'heure est venue pour moi de quitter toutes choses et de prendre mon essor. Je suis trop las pour marcher. "Il ajouta : "C'est pendant les derniers jours de la Beauté bénie, alors que j'étais en train de ramasser ses papiers éparpillés sur le sofa, dans la chambre où il écrivait, à Bahji, qu'il se tourna vers moi et me dit: 'Inutile de les rassembler, car je dois les laisser et prendre mon vol J'ai, moi aussi, terminé ma tâche. Je ne puis rien faire de plus. Aussi dois-je la laisser et m'en aller."

Jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre, Abdu'l-Bahá ne cessa de prodiguer ce même amour aux petits comme aux grands, d'apporter cette même assistance aux pauvres et aux opprimés, et d'accomplir ces mêmes devoirs pour servir la foi de son père, comme il y était accoutumé depuis son adolescence. Le vendredi qui précéda sa fin, malgré sa grande fatigue, il assista à la prière de midi à la mosquée et distribua ensuite des aumônes aux pauvres, selon son habitude ; puis il dicta quelques tablettes - les dernières qu'il révéla -, bénit le mariage d'un serviteur fidèle qui, à sa demande instante, eut lieu ce jour-là et assista, chez lui, à la réunion habituelle des amis. Le jour suivant, il se sentit fiévreux et, incapable de quitter la maison le lendemain, dimanche, envoya tous les croyants au tombeau du Báb pour assister à une fête qu'un pèlerin parsi donnait, à l'occasion de l'anniversaire de la déclaration du covenant. Ce même après midi, malgré sa faiblesse croissante, il reçut avec sa courtoisie et son amabilité inaltérables, le mufti, le maire et le chef de la police de Haïfa Cette nuit-là - la dernière de sa vie -, il s'informa, avant de se retirer, de la santé de chacun des membres de sa famille et de celle des pèlerins et des amis de Haïfa.

A 1 h 15 du matin, il se leva et, marchant jusqu'à la table de sa chambre, but un peu d'eau et retourna se coucher. Plus tard, il demanda à l'une de ses deux filles qui veillaient et prenaient soin de lui, de relever la moustiquaire, se plaignant d'avoir des difficultés à respirer. On lui apporta un peu d'eau de rose et, après en avoir bu, il s'étendit de nouveau, et quand on lui offrit à manger, il observa distinctement : "Vous voulez que je prenne de la nourriture alors que je suis en train de m'en aller. "Une minute plus tard, son esprit s'était envolé vers sa demeure éternelle pour participer enfin à la gloire de son père bien-aimé et goûter la joie d'une réunion sans fin avec lui.

La nouvelle de sa fin si soudaine, si inattendue, se répandit comme une traînée de poudre à travers la ville et fut transmise sur-le-champ, par télégramme, aux régions lointaines du globe où elle frappa de douleur la communauté des disciples de Bahá'u'lláh, en Orient et en Occident. Des messages venus de près et de loin arrivèrent en masse, émanant aussi bien de personnalités que de gens simples, sous forme de télégrammes et de lettres, apportant aux membres d'une famille accablée par un inconsolable chagrin des témoignages de louange, de dévotion, de peine et de sympathie.

Sources : Shoghi-Effendi, Dieu Passe près de nous

Photos : Archives Centre mondial bahá’í

– Chambre de ‘Abdu’l-Bahá où il a été décédé dans sa maison à Haïfa, Israël.

  • Funéral de ‘Abdu’l-Bahá à Haïfa, Israël.
  • Image de première page du Testament de ‘Abdu’l-Bahá.

Montréal, le 26 octobre 2022 – Les bahá’ís du monde entier ainsi que les croyants des différents quartiers de Montréal célèbrent ces deux événements joyeux pendant les 25 et 26 octobre cette année. Ces deux célébrations sont intimement liées car, la vie et le message du Báb étaient centrés sur l’apparition imminente d’un autre messager divin : Bahá’u’lláh.

Chaque année, les anniversaires de la naissance du Báb et de celle de Bahá’u’lláh sont observés comme des jours saints jumeaux, puisqu’ils se succédaient à un jour près selon le calendrier en usage en Perse à l’époque.

La vie et les enseignements du Báb marquent un tournant dans l’histoire de l’humanité. Né Siyyid Ali-Muhammad en 1819, il prit le nom de Báb, qui signifie « la Porte » en arabe. Sa mission publique, de 1844 à 1850, a représenté une révolution spirituelle qui a bouleversé l’ordre social, politique et religieux qui prévalait en Perse, ouvrant la porte à la nouvelle vision unifiante de Bahá’u’lláh.

Le Báb était un messager de Dieu dans la succession d’éducateurs divins venus au cours des siècles, incluant Abraham, Krishna, Zoroastre, Moïse, Bouddha, Jésus et Muhammad. Le Báb est apparu à un moment de l’histoire où les cultures et les peuples du monde se rapprochaient comme jamais auparavant. Le XIX e siècle a connu une série de changements dans les domaines économique, politique, scientifique et culturel si profonds qu’un éminent historien l’a qualifié de siècle de « transformation du monde »

Alors qu’il n’avait que 25 ans, le Báb annonça la fin d’une époque religieuse et le début d’une autre. Il inaugura une religion indépendante avec ses propres lois et textes sacrés, dont le Bayán persan. En peu de temps, il attira des milliers de disciples parmi les Perses. Sa mission publique, qui n’a duré que six courtes années, fut lourde de conséquences.

Dans de telles occasions, il est de coutume de faire une rétrospective de la vie et de l’œuvre de Bahá’u’lláh. Les points essentiels de cette rétrospective axée sur les grands moments de la vie de Bahá’u’lláh – sa naissance le 12 novembre 1817 à Téhéran, sa vie de jeune prince avant qu’il ne prenne la direction du mouvement Bábi et la route de l’exil, de la prison et de la persécution, longue de quatre décennies, au cours desquelles il se révèle à ses disciples comme le promis annoncé par les écritures saintes.

Bahá’u’lláh est né à Téhéran le 12 novembre 1817, dans une famille riche et distinguée, descendante de la dynastie sassanide i.e. (dynastie perse, originaire du Fars, qui constitua à l’époque un vaste empire étendu depuis la Perse jusqu’à la Mésopotamie).

Bien que n’ayant fréquenté aucune école, il montra dès son enfance une sagesse et un savoir étonnants. À l’âge de 13 ans il éclaircissait des questions religieuses totalement obscures aux yeux des théologiens de son temps.

Quand il eut 22 ans, son père mourut. La haute position à la cour qu’il occupait lui fut offerte comme il était coutume à cette époque. Il refusa cet honneur et se consacra aux pauvres et aux démunis de la société.

Le Premier ministre d’alors disait qu’il ne pouvait le comprendre, mais qu’il était destiné à quelque haute mission.

En 1844, à l’âge de 27 ans, Bahá’u’lláh épousa hardiment la nouvelle foi proclamée par le Báb. Il est à noter que ces deux grands éducateurs, quoique vivant à la même époque, ne se rencontrèrent jamais.

Après des emprisonnements et des bannissements, Bahá’u’lláh annonça ouvertement sa mission prophétique en 1863 à Bagdad. Au cours de son exil, Bahá’u’lláh écrivait, dictait jour et nuit des écrits, tablettes et prières occupant plusieurs secrétaires pour tout transcrire.

Bahá’u’lláh termina sa vie en terre sainte après avoir légué à l’humanité une nouvelle révélation spirituelle. Sa vie, son œuvre et son influence sont comparables à celles de grands messagers de Dieu, tels qu’Abraham, Krishna, Moise, Bouddha, le Christ et Muhammad. Pour les bahá’ís, Bahá’u’lláh est le dernier en date des messagers de Dieu dans cette succession.

Photos : Archives du Centre Mondial bahá'í, Haifa - Lieu de la naissance du Báb à Shiraz (en haut), et lieu de la naissance de Bahá'lláh à Téhéran.

Montréal, le 10 septembre 2022 – L’église méthodiste Saint-James était le lieu par excellence d’un concert grandiose à l’honneur de ‘Abdu’l-Bahá qui avait séjourné dans notre ville, il y a 110 ans !

Plusieurs centaines des expectateurs de Montréal et partout au Québec, les dignitaires comme la mairesse de Saint-Lambert Madame Pascale Mongrain,Tom et Catherine Mulcair, les représentants de plusieurs organismes inter-religieux, homme, femme, enfant et jeune, se sont rassemblés à cette église, pour rendre hommage à l’unique exemple de service à l’humanité, celui qui a choisi le nom de « Serviteur de la Gloire », ‘Abdu’l-Bahá !

La présentation de la chorale, le petit orchestre qui l’accompagnait, sont digne d’éloge ! les monologues des acteurs récitant des textes prononcés par ‘Abdu’l-Bahá dans cette église même, nous transportaient dans le monde de 1912 où à Montréal, il n’y avait que deux lignes de tramway, nord-sud et l’est-ouest ! il y avait peu de voitures mais davantage des fiacres et des calèches ! et un tableau électrique devant l’église qui annonçait le « prophète de l’Orient » prononcerait une allocution sur les principes de la foi bahá'íe et « le salut de l'humanité ». Ce titre navra ‘Abdu’l-Bahá, et il exprima alors son inquiétude devant l’habitude qu’avaient les gens de l’appeler « prophète ». Lors de son discours, il corrigea cette erreur, soulignant qu'il n'était pas un prophète, mais bien simplement ‘Abdu’l-Bahá, qui se traduit librement par « serviteur de la Gloire ».

Le pasteur de Saint James, le révérend Alain John Bonner a prononcé une allocution très émouvante en disant que depuis le passage de ‘Abdu’l-Bahá dans cette église, les méthodistes suivent ses conseils concernant le service à l’humanité ! Déjà en 1912, cette église était avant-gardiste en admettant les gens de couleur parmi sa congrégation ! En somme, le soir où ‘Abdu’l-Bahá donnait son discours dans cette église, une grande partie de l’audience était composé des gens de couleur !

Sur la même plateforme où ‘Abdu’l-Bahá avait prononcé son discours, le 5 septembre 1912, étaient présents 40 choristes de multiple origine ethniques, les acteurs qui récitaient les monologues, extrait de Son discours et un orchestre de quatuor à cordes, flûte et piano qui accompagnait la chorale.

Les paroles de ‘Abdu’l-Bahá, merveilleusement composés par Lucie Dubé en dix chants, ont transporté l’audience dans un monde de paix et de joie où aucune pensée malsaine ne pourra exister ! Un monde où enfin l’être humain pourra avoir une expérience de l’harmonie en diversité comme un jardin rempli des fleurs de toute beauté !

Les dernières paroles émouvantes que ‘Abdu’l-Bahá adressa à la population du Canada furent prononcées lors de son discours de clôture, dans lequel il exprima sa gratitude et son admiration devant la justice et l'amitié dont jouissaient les peuples nord-américains. Il exprima le souhait de voir les gouvernements d'Amérique jouer un rôle de premier plan dans l'établissement d'un tribunal mondial qui réunirait toutes les nations et se révélerait un jour très important pour l’établissement d’une paix universelle et permanente dans le monde entier. Ses mots furent :

« Loué soit Dieu ! Je constate que ces deux grandes nations sont hautement compétentes et très avancées dans tout ce qui concerne le progrès et la civilisation. Ces gouvernements sont justes et équitables. Les motifs et les objectifs de ces populations sont nobles et inspirants. »

Photos : Église Saint James et le groupe composé des amis venant de partout du Québec.

Montréal, le 21 septembre 2022 - une cérémonie inspirante et remplie d’espoir a eu lieu sur les douze coups de midi au parc Beaudet, aussi appelé « parc de la paix » pour souligner la Journée internationale de la paix. Réunissant des acteurs clés de l’arrondissement dont des membres du Conseil, de la mairesse suppléante, de la députée provinciale de Saint-Laurent, des représentants d’une quinzaine d’organismes communautaires ainsi que d’une soixantaine de jeunes de tous âges, cette célébration était organisée en partenariat avec l’arrondissement de Saint-Laurent, le comité interculturel du Comité des organismes sociaux de Saint-Laurent et la Communauté bahá’íe de Montréal.

Saint-Laurent étant reconnue pour la cohabitation pacifique des nombreuses communautés culturelles qui la composent, c’était une occasion par excellence de célébrer la paix et l’harmonie sociale qui y règne à depuis de nombreuses années. 

Tour à tour, des personnalités laurentiennes se sont succédé sur scène pour livrer leur témoignage et donner leur vision d’un monde exempt de racisme et de discrimination raciale. Les jeunes ont aussi pris une part active à cette cérémonie. Une quarantaine d’élèves de l’École internationale des Apprenants et une quinzaine du Centre communautaire Bon Courage Place Benoît ont livré leur message très touchant sur le racisme et la paix par le biais de poèmes, de slams, de dessins et de bricolages et ont terminé en beauté par un défilé de mode ! Un duo d’un étudiant de piano du Cégep de Saint-Laurent accompagné par le violon d’un musicien de haut calibre, Jacques Proulx, a accompagné les participants tout au long de cette cérémonie.

 Depuis 2021, nous avons fait le choix de proposer une thématique pérenne et mobilisatrice qui incite les gens à réfléchir et à agir, dit la chargée de communication d’arrondissement de Saint-Laurent. Si nous voulons  « Agir pour l’égalité », il est nécessaire d’abord de nommer et de reconnaître les enjeux, les problèmes, les contraintes qui exacerbent les inégalités, pour ensuite proposer et mettre en place des initiatives concrètes. 

Dans son allocution, la représentante de la Communauté bahá’íe de Montréal, Gigi Vidal, mentionne que les Nations unies nous proposent en 2022 de mettre fin au racisme et de bâtir une paix durable. Pour y parvenir, « il s’agit de créer un monde dans lequel les gens sont traités de manière égale, quelle que soit leur race…. Nous avons tous un rôle à jouer dans la promotion de la paix.  Et la lutte contre le racisme est un moyen essentiel d’y contribuer. » 

Elle souligne : « Nous continuerons à hisser la bannière de l’Unité dans la Diversité. » « La paix mondiale n’est pas seulement possible, elle est inévitable. »  Par ailleurs, elle lance un appel vibrant aux jeunes : « Vous êtes nos ambassadeurs et nos bâtisseurs de la paix ! Ensemble, vous pouvez changer le monde ! »

Pour terminer, les participants se recueillent pendant une minute de silence pour penser aux victimes de la guerre et des injustices dans le monde.

C’était une cérémonie très touchante et des plus mémorables.

Montréal, le 10 juillet 2022 – À Montréal comme partout dans le monde, les baha'is ont commémoré un événement tragique, sans précédent dans l'histoire religieuse de l'humanité ! L'exécution d'un Messager de Dieu par un peloton d'exécution, la première de ce genre en Iran !

Au soir même de l'exécution du Báb, qui se produisit le 9 juillet 1850, dans sa trente et unième année, la septième de son ministère, les corps mutilés (du Báb et son compagnon, Anis) furent transportés hors de la cour de la caserne et déposés au bord du fossé situé à l'extérieur des portes de la ville.

Avant cette exécution tragique, deux événements très importants se produisirent juste avant et peu de temps après le traitement humiliant subi par le Báb, événements qui jettent une vive lumière sur les circonstances mystérieuses entourant la première phase de son martyre. Le farràsh-bàshi avait brusquement interrompu la dernière conversation confidentielle que le Báb poursuivait avec son secrétaire Siyyid Husayn dans une salle de la caserne et, écartant ce dernier, il le tançait vertement quand le prisonnier s'adressa à lui en ces termes : « Tant que je ne lui aurai pas dit tout ce que je désire, aucune puissance terrestre ne pourra me réduire au silence. Le monde entier serait-il armé contre moi qu'il serait encore impuissant à m'empêcher d'aller jusqu'au bout de mon dessein. » Au chrétien Sàm Khàn - colonel du régiment arménien chargé de procéder à l'exécution - qui, saisi de crainte à l'idée de provoquer la colère de Dieu par son acte, suppliait qu'on le libérât de cette tâche imposée, le Báb donna cette assurance : « Suivez les instructions reçues, et si vos intentions sont pures, le Tout-Puissant pourra certainement vous délivrer de votre angoisse. »

Sàm Khàn se prépara donc à accomplir son devoir. Une pointe fut enfoncée dans l'une des poutres qui, sur la cour, séparait deux salles de la caserne. On y fixa deux cordes auxquelles on suspendit, séparément, le Báb et l'un de ses disciples, le jeune et fervent Mirza Muhammad-'Ali-i Zunùzi surnommé Anis qui, auparavant, s'était jeté aux pieds de son maître, le suppliant de n'être séparé de lui en aucun cas. Le peloton d'exécution s'aligna sur trois rangs comprenant chacun deux cent cinquante hommes. Chaque rang, tour à tour, ouvrit le feu jusqu'à ce que tout le détachement ait déchargé ses balles. La fumée qui s'échappa des sept cent cinquante fusils était si épaisse que le ciel en fut obscurci. Dès qu'elle se fut dissipée, la multitude d'environ dix mille âmes, massées, sur le toit de la caserne ainsi qu'au faîte des maisons voisines, furent les témoins abasourdis d'une scène à laquelle leurs yeux pouvaient à peine croire.

Le Báb avait disparu de leur vue. Seul demeurait son compagnon, vivant et indemne, se tenant près du mur contre lequel tous deux avaient été suspendus. Les cordes qui les avaient attachés étaient seules coupées. "Le Siyyid-i- Báb a disparu", s'écrièrent les spectateurs effarés. Des recherches affolées s'ensuivirent immédiatement. On le retrouva sain et sauf, très calme, dans la pièce même qu'il occupait la nuit précédente, en train de terminer avec son secrétaire sa conversation interrompue. « J'ai fini mon entretien avec Siyyid Husayn » furent les paroles avec lesquelles le prisonnier, si providentiellement préservé, accueillit l'apparition du farràsh-bàshi. « Maintenant, vous pouvez accomplir votre mission. » Se rappelant l'affirmation audacieuse faite précédemment par son prisonnier, et ébranlé par une révélation aussi stupéfiante, le farràsh-bàshi quitta immédiatement la place et donna sa démission.

Sàm Khàn, se remémorant également, avec un sentiment de crainte et d'émerveillement, les paroles rassurantes que le Báb lui avait adressées, ordonna à ses hommes de quitter instantanément la caserne et jura, en sortant de la cour, de ne jamais recommencer cet acte, fut-ce au péril de sa vie. Aqà jàn-i-Khamsih, colonel du corps de garde, s'offrit pour le remplacer. Contre le même mur et de la même façon, on suspendit de nouveau le Báb et son compagnon, tandis qu'un autre régiment se mettait en ligne, puis ouvrait le feu sur eux. Alors, cette fois, leurs poitrines furent criblées de balles et leurs corps entièrement déchiquetés ; seuls, leurs visages ne furent que légèrement abîmés. « O génération entêtée !» disait le Báb, adressant ses dernières paroles à la foule qui le regardait pendant que le régiment se préparait à tirer, « si vous aviez cru en moi, chacun de vous aurait suivi l'exemple de ce jeune homme dont le rang est supérieur à celui de la plupart d'entre vous, et se serait sacrifié volontairement sur ma route. Le jour viendra où vous me reconnaîtrez ; ce jour-là, j'aurai cessé d'être avec vous. »

Ce ne fut pas tout. Au moment même où les coups furent tirés, un ouragan d'une violence exceptionnelle s'éleva et balaya la ville. Depuis midi jusqu'au soir, un tourbillon de poussière obscurcit la lumière du soleil et aveugla les gens. A Shiráz*, en 1868 A.H., se produisit un tremblement de terre - prédit dans un livre aussi important que l'Apocalypse de saint jean - qui jeta le trouble dans toute la ville et fit des ravages parmi ses habitants, ravages fortement aggravés par l'apparition du choléra, de la famine et autres afflictions. Au cours de la même année, au moins deux cent cinquante hommes appartenant au peloton d'exécution qui avait remplacé le régiment de Sàm Khàn trouvèrent la mort, ainsi que leurs officiers, dans un terrible tremblement de terre, tandis que trois ans plus tard, les cinq cents autres subissaient, comme châtiment à leur mutinerie, le sort même que leurs mains avaient infligé au Báb. Pour être sûr qu'aucun d'eux ne survive, ils furent criblés d'une seconde décharge, après quoi, leurs corps furent transpercés de piques et de lances et exposés aux regards de la population de Tabriz. Le premier instigateur de la mort du Báb, l'implacable amir-nizàm, ainsi que son frère, son principal complice, trouvèrent la mort deux ans après leur sauvage forfait.

*Ville natale du Báb en Iran

Source : Shoghi Effendi, DIEU PASSE PRES DE NOUS

Photo d’archives du Centre mondial bahá’í : Sàm Khàn, - colonel du régiment arménien chargé à l'exécution du Báb.

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